Quinquennat de Jovenel Moïse. Droits sociaux et économiques : un massacre imminent au-delà des tueries par balle dans des quartiers populaires
« En 2017, 1.3 millions d’Haïtiens étaient en insécurité alimentaire chronique contre 4.1 au début de l’année 2020, une augmentation de quasiment 300% en trois ans. Une petite marmite de riz importé valait environ 25 gourdes contre 70 gourdes en juillet 2020, une augmentation de plus de 150%, dont 75 % entre janvier et juillet 2020, dans un contexte où la pauvreté s’accélère. La grande majorité de la population s’enfonce singulièrement dans une misère abjecte, un massacre imminent. À quoi servent les dirigeants pesant financièrement sur la population ? »
À six (6) mois de la fin du mandat constitutionnel présidentiel, alors que le Président Jovenel Moïse établit progressivement une dictature – non-tenue d’élections engendrant le dysfonctionnement du Parlement et la nomination de 141 Conseillers communaux ; adoption manu militari d’une panoplie de décrets, pour la plupart sapant les fondamentaux de l’État de droit, de la Constitution et de l’ordre public et social, dont le code pénal ; changement imminent de Constitution – cette étude veut mettre en avant la dégradation accélérée des conditions de vie de la population, annonçant une catastrophe humaine, au-delà des droits humains de nature civile et politique ayant une attention plus soutenue.
Constituée de quatre parties, cette étude aborde : (i) les principes qui sous-tendent les droits humains, ces derniers étant indivisibles et interdépendants ; (ii) la nature des obligations de l’État ; (iii) la réalité catastrophique des droits économique et sociaux et ; (iv) leur non-prise en compte dans les différents budgets adoptés par l’administration Moïse. La conclusion met en lumière des facteurs souvent inexplorés dans l’analyse de la détérioration de la gourde, entrainant, avec d’autres facteurs, la détérioration accélérée des conditions de vie de la grande majorité de la population.
