31 juillet 2020. Le Directeur du CARDH, Me Gédéon Jean, a donné une interview exclusive sur la RFI sur la situation socio-économique en Haïti, suite à la publication de son dernier rapport : « Quinquennat de Jovenel Moïse. Droits sociaux et économiques : un massacre imminent. »
« Le rapport donne une vision claire de l’appauvrissement des Haïtiens », note la journaliste Amélie Baron, dressant « un constat sans appel : on ne peut plus parler, aujourd’hui, de progrès démocratique ».
Avec le déclassement des personnes qui pourtant travaillent dans le secteur formel, le Directeur du CARDH est catégorique, il n’y a plus de classe moyenne en Haïti : « En Haïti en ce moment, on ne peut pas parler de classe moyenne, on peut parler de 5% de la population disposant de quasiment toutes les richesses, et le reste. Dans ce reste, il y a la grande majorrité de la population qui vit une situation de misère abjecte et puis il y a les professionnels, tels que les médecins, les jeunes avocats, les enseignants, les journalistes, qui eux, vivent dans la pauvreté ».
En effet, avec la dépréciation de la gourde, et sans augmentation de salaire, il en ressort que les professionnels ont vu leur salaire diminuer de plus de moitié en trois ans face au dollar américain, alors que le prix des produits alimentaires montent en flèche : « Une drastique perte de pouvoir d’achat ».
Me Jean conclut que : « Dans une société où la moitié de la population n’a pas accès à une alimentation suffisante, dans une société où 70% de la populatoin n’a pas accès aux soins de santé, une société où plus de la moitié de la populartion vit dans le chômage… là, on ne peut pas parler de démocratie, on ne peut pas parler d’État de droit… donc in fine le droit à la vie est violé ».