Nap #Mache Pou Lavi
10 décembre 2020 ramène le 72ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), le texte de référence à l’élaboration de tous les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux de protection des droits humains.
En cette occasion, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a souligné, dans sa déclaration, la nécessité de prendre « la résolution d’agir ensemble, en mettant les droits humains au premier plan, afin de nous relever de la pandémie de COVID-19 et de bâtir un avenir meilleur pour tous ». Pour sa part, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a souligné que « les droits de l’homme permettent de créer des sociétés justes et résilientes. Ils sont la réponse à cette crise humaine. Comme l’urgence climatique, la COVID-19 ».
Cependant, la situation actuelle en Haïti, membre fondateur des Nations unies et État partie aux principaux instruments internationaux de droits humains, est révoltante et inacceptable. Les droits humains sont systématiquement violés. Les citoyens de toute catégorie sociale, de tout âge, de tout sexe et de toute appartenance religieuse sont kidnappés, torturés, violés, tués. A titre d’exemples : Maître Monferrier Dorval, Bâtonnier de l’ordre des Avocat de Port-au-Prince, assassiné chez lui ; Evelyne Sincère (écolière), kidnappée, tuée puis jetée sur une pile d’immondice ; Grégorie Saint-Hilaire (Étudiant) assassiné dans l’enceinte même de sa faculté. Le pays est gangstérisé. On kidnappe en moyenne 10 citoyens-nes par jour. Des massacres sont orchestrés dans des quartiers populaires.
Des organisations de droits humains et de la société civile, ainsi que des personnalités, se sont unies et ont organisé à Port-au-Prince, la marche pour la vie (#Machepoulavi), une marche citoyenne et pacifique pour dire : Non au kidnapping, Non à l’insécurité, Non aux massacres. En cette occasion, le Barreau de Port-au-Prince a donné une dispense de plaider à tous-tes les avocat-es dudit Barreau. Il faut souligner que plusieurs villes de province ont aussi organisé des marches.
Voir : le discours délivré par maître Gédéon Jean, directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), l’une des organisations initiatrices de la marche, le parcours de cette dernière, la notification faite à la Police nationale (PNH) pour en assurer la sécurité, la dispense de plaider accordée par le Barreau de Port-au-Prince aux avocat-es pour y participer.
En cette occasion, le Président Jovenel Moïse a rappelé les efforts de son administration dans la lutte pour le respect des droits humains. Plusieurs pays se sont aussi exprimés sur la préoccupante situation d’Haïti, en particulier la France et les États-Unis d’Amérique. Voir revue de Presse de cet article.
Quelques extraits:
Reportage Radio Kiskeya
Reportage RFI
Reportage Metropole
Déclarations des pays membres des Nations Unies:
- République d’Haïti : Le Président Jovenel Moïse rappelle les efforts de son administration dans la lutte pour le respect des droits humains
- Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) : « construire en mieux et défendons les droits de l’homme »
- France : Face à la montée de la violence, l’Ambassade de France en Haïti rend hommage aux militants des droits de l’Homme qui mènent un combat courageux pour la défense des droits fondamentaux de la personne.
- États-Unis d’Amérique. Sanctions infligées aux auteurs de graves violations des droits de l’homme dans plusieurs pays, dont Haïti.
Voir aussi : Hommage à Maître Gerard Gourgue, pionnier contemporain de la lutte pour le respect des droits humains en Haïti.