Droit à l’éducation : Martissant, bas de Delmas et Cité Soleil jetés aux oubliettes !

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L’année scolaire a officiellement débuté le 21 septembre 2021. Des considérations ont été faites pour le grand Sud profondément touché par le séisme du 14 août dernier. Cependant, Martissant, bas de Delmas, centre-ville et Cité Soleil sont encore sous le contrôle systématique des gangs.

Certaines écoles sont transformées en bases de bandits : école nationale Emérante Papailler à Martissant 23 (base du gang de Gran Ravin) ; école nationale Tertullien Guilbaud, centre-ville (base de krache difé).

Les bandits s’opposent au déplacement des écoles (école nationale République du Pérou par exemple) et veulent enrôler les enfants dans la criminalité. Une vidéo virale a montré un bandit forçant un adolescent de cinq (5) ans à prendre une arme ( tiens l’arme !). L’enfant a crié en ces termes : «Non ! Manman mwen pa vle mwen antre nan chimè (gang), lap bat mwen… »( Non ! Ma maman ne veut pas que je devienne un bandit, elle va me tabasser…).

Refusant l’arme, l’enfant a crié  : « Non ! Ma maman ne veut pas que je devienne un bandit (…) »

Reportage de Radio Caraïbes sur le rapport (J. Ferdinand)

Avec son marie et ses cinq enfants, Rose-André (déplacés de Martissant) explique leur calvaire ( Reportage de Radio Caraïbes)

En lien avec ce rapport, consultez les articles suivants:

 » Affrontements des gangs armés – Rentrée des classes : et ceux dont les parents sont des déplacés de Martissant ? », Journal Le Nouvelliste, 7 octobre 2021.

Ils sont environ 300 enfants en âge de scolarisation logés depuis le 1er juin au centre sportif de Carrefour. 300 enfants qui, trois semaines après la rentrée des classes, n’ont toujours pas la possibilité de retourner à l’école. Fuyant la zone de guerre à Martissant  avec leurs parents il y a trois mois, ces enfants rappellent au gouvernement que leur place est à l’école. L’agent exécutif de Carrefour, Jude Édouard Pierre, dénonce le gouvernement qui n’a jamais porté assistance à ces familles en détresse et annonce que des démarches sont en cours pour envoyer les enfants à l’école.

« Ces écoles en territoires contrôlés par des gangs », Journal Le Nouvelliste, 28 septembre 2021.

Martissant 11, rue Liautaud # 22. C’est l’adresse de l’Ecole mixte La Rose. L’école porte mon nom », répond dans un curieux mélange de fierté et de tristesse Marie Rosela Hollant, directrice de cet établissement qui accueillait 300 élèves, du kindergarten au fondamental.  Enseignante depuis le déluge, quand  on payait « 250 gourdes » par mois sous Jean-Claude Duvalier, Marie Rosela Hollant a dû fuir à cause de la guerre des gangs à Martissant. « J’ai fermé l’école le mardi 5 juin », se souvient-t-elle, « stressée » et particulièrement nostalgique depuis la rentrée des classes le 21 septembre dernier.