A partir de novembre 2018, les violences des gangs se sont particulièrement augmentées et systématisées : massacres suivis de viols collectifs, kidnapping, prise d’otage de la population dans les quartiers populaires servant de bouclier aux gangs… Le 21 novembre, Jimmy Chérisier, chef de la coalition G9 an fanmi e alye (famille et alliés), a officiellement annoncé la prise du terminal Varreux où sont estoqués 70% des produits pétroliers.
Cette situation a provoqué une crise humanitaire et un quasi-dysfonctionnement de la société : résurgence de l’épidémie de Choléra, des patients meurent dans les hôpitaux, augmentation en moyenne de 30% des prix des produits de consommation de base, non réouverture des écoles… Cette réalité a été renforcée par une série de manifestations politiques violentes exigeant le départ du premier ministre Ariel Henry.
Au-delà d’une crise politique alimentée par des groupes qui s’affrontent soit pour la prise du pouvoir et/ou du maintien du statut quo, il s’agit d’une situation de violations graves et systématiques des droits humains qui impose une double responsabilité d’intervenir : i) d’abord celle de l’État haïtien ayant l’obligation de respecter, de protéger et de mettre en œuvre les droits humains; ii) puis celle de la coopération internationale se basant sur le droit international notamment la responsabilité de protéger (préambule, articles 1er, 2, 24, 25, 55, 56 de la Charte des Nations Unies) ouvrant la voie à l’adoption de régimes de sanctions contre les chefs de gangs et leurs supporteurs (politiques, personnalités du secteur économique…).