La troisième édition du Salon des droits humains (reporté sine die en raison du COVID-19) se déroulera autour de la thématique : « La crise haïtienne contemporaine : Conséquences sur les droits humains et la Construction de la démocratie ».
I. Organisation
1. Jour 1.
Le Salon débutera avec un cocktail d’ouverture. Comme à l’accoutumée, une centaine de personnalités, dont des gouvernants, des autorités locales, des acteurs de la société civile et de la coopération internationale seront invités à l’ouverture du Salon. Le directeur exécutif du CARDH fera un discours d’introduction. Ensuite, un panel introduira brièvement les thématiques qui seront abordées lors du Salon, suivi d’une courte interaction avec l’audience. La soirée se clôturera par un cocktail pour permettre aux invités d’échanger dans un espace plus informel.
2. Jours 2
Le 2ème jour, le Salon se déroulera autour des quatre sous-thèmes définis à la section suivante. Les activités proposées viseront à stimuler les échanges entre les protagonistes, selon une approche fondée sur les droits humains, à travers des conférences et des ateliers, mais aussi de sensibiliser les invités aux thématiques du Salon par le biais d’expositions et, éventuellement, de courts métrages.
La durée des panels proposés pour chaque thème variera entre 1h et 2h de temps, avec à la fin la possibilité pour l’audience de poser des questions et alimenter le débat sur les thématiques abordées. Des ateliers seront réalisés avec les invités sur les différents thèmes ainsi que sur les questions pertinentes qui en découleront.
II. Thématiques
La troisième édition du salon des droits humains se déroulera sous le thème : « La crise haïtienne contemporaine : Conséquences sur les droits humains et la Construction de la démocratie ». Un cadre d’orientation sera défini pour chaque sous-thème, dans l’idée de faciliter l’intervention des intervenant ainsi que la préparation du document de présentation.
3. Sous-thèmes
Quatre sous-thèmes seront abordés : (i) la crise politico-institutionnelle de 2020 ; (ii) la crise économique ; (iii) la corruption en Haïti ; (iv) l’état des droits humains en Haïti.
3.1. La crise politico-institutionnelle de 2020. Tout en ayant à l’esprit la crise institutionnelle post-1986 que connait le pays depuis maintenant trois (3) décennies, ce panel abordera la crise politique sur trois niveaux : (i) la mobilisation populaire exigeant le départ du Président de la République ; (ii) le dysfonctionnement actuel du Parlement, en raison de la non tenue des élections respectivement en 2017 et en 2019 pour renouveler successivement deux tiers du Senat ; (iii) le mandat du Président de la République au regard de la Constitution (7 février 2021) : au cas où les élections ne se réalisaient pas en 2020, quels en seraient les enjeux ?
Composé d’historiens, de politologues, de juristes et de parlementaires, ce panel abordera, de manière critique, les différents points et leurs impacts sur la jouissance des droits humains de la population et la construction de la démocratie et de l’état de droit en Haïti.
3.2. La crise économique. L’économie est au cœur des droits humains, car un État économiquement faible sera dans l’impossibilité d’améliorer les conditions sociales de sa population. Dans cette logique, le Pacte international se rapportant aux droits sociaux, économiques et culturels (PIDSEC), souligne que les États parties s’engagent à agir sur les plans économique et technique, au maximum de leurs ressources disponibles, en vue d’ « assurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte (…) ».
L’année 2019 a été catastrophique sur le plan social et économique pour Haïti, considéré comme le pays le plus pauvre du continent. Un panel d’économistes interviendra pour survoler la situation et dégager des perspectives pour un avenir économique axé sur l’amélioration des conditions de vie de la population.
3.3. La corruption en Haïti. La lutte contre la corruption est l’une des priorités des Chefs d’État et du gouvernement, en raison de ses conséquences néfastes sur les droits humains. Pour le Haut-commissariat aux droits humains, elle représente « un obstacle structurel à l’exercice des droits humains ». En Haïti, la lutte contre la corruption est aujourd’hui le mobile de l’émergence de nouveaux acteurs sociaux (le mouvement PetroChallenge, par exemple) et est l’une des priorités de nombreuses institutions de la société civile (À titre d’exemple, l’Ensemble contre la Corruption, créé par sept institutions, dont le CARDH).
Deux (2) axes fondamentaux seront abordés : (i) les conséquences de la corruption sur les droits humains ; (ii) le renforcement et l’harmonisation des institutions de lutte contre la corruption dans une perspective d’efficacité (ULCC, UCREF, CSCCA, BAFE, PARQUETS…).
Pour l’essentiel, il faudra mettre en lumière les ravages de la corruption, particulièrement sur les droits économiques et sociaux, mais aussi pour tenter de proposer une manière novatrice de lutter contre ce fléau avec les institutions déjà en place.
Ce panel sera composé de responsables d’institutions ciblées, de spécialistes dans la lutte anti-corruption, des membres de l’alliance de la société civile « Ensemble contre la corruption » et du mouvement PetroChallenge.
3.4. L’état des droits humains en Haïti. Comme à l’accoutumée, un panel formé d’organisations de droits humains fera le bilan de l’état des droits humains en Haïti et dégagera des perspectives. L’accent sera mis sur les violations flagrantes enregistrées pour l’année 2019, les cas pendant devant la justice et les obstacles rencontrés.