Résumé.Tout en reconnaissant l’obligation spécifique de l’État haïtien, État accréditaire, d’empêcher que les locaux de la mission diplomatique des États-Unis d’Amérique à Port-au-Prince soient « envahis, endommagés », ou que la paix de leur personnel soit « troublée », gazer des femmes avec des nourrissons et des enfants en bas âge, forçant les déplacés internes qui fuyaient la terreur du gang Kraze Baryè à laisser l’entrée desdits locaux, environ 48h après, est inacceptable et constitue une violation de droits humains. D’autant qu’ils n’avaient bénéficié d’aucune assistance d’instance étatique ou humanitaire (Organisation nationale de la migration, protection civile, mairie…). Une enquête policière s’avère nécessaire et les déplacés internes doivent être protégés.
Abstract. While recognizing the specific obligation of the Haitian State, as the accrediting State, to prevent the premises of the diplomatic mission of the United States of America in Port-au-Prince from being « invaded, damaged, » or their personnel’s peace being « disturbed, » gassing women with infants and toddlers to drive away internally displaced individuals fleeing the terror of the Kraze Baryè gang from the said premises, approximately 48 hours later, is unacceptable and constitutes a violation of human rights. Especially since they did not receive assistance from any state or humanitarian entity (National Organization for Migration, civil protection, municipality, etc.). A police investigation is necessary, and the internally displaced people must be protected.
Position du gouvernement américain suite à la recrudescence de la violence
Le 27 juillet 2023, le Département d’État américain a émis une alerte urgente exhortant les citoyens américains en Haïti à quitter le pays le plus rapidement possible via des vols commerciaux. Notons, en outre, qu’Haïti est classé au niveau 4 de l’alerte de sécurité, le plus haut niveau de risque, par le gouvernement américain.
Dans une alerte d’information publiée le 8 août 2023, l’ambassade a annoncé qu’elle était ouverte pour des opérations limitées et ne fournirait pas de services au public en raison des tensions dans la zone de Tabarre et ses environs.
Mesures adoptées par la police suite aux dénonciations des organisations de droits humains
Suite aux dénonciations des organisations de droits humains, dont le CARDH, la Direction générale de la police (DGPNH) a publié un communiqué le 29 juillet 2023 dans lequel elle instruit l’Inspection générale de la police (IGPNH) de recevoir toute plainte relative aux « éventuels cas d’usage excessif de la force et d’y enquêter ».